Mais qui t'a demandé de faire ça ?

Une question qui m'a toujours rendu furieux dans les à côtés de la franc-maçonnerie, c'est " mais qui t'a demandé de faire ça ? ".

Il faut toujours chercher un coupable. Même lorsqu'il n'y a pas de crime.

Cette phrase je l'ai entendue des dizaines de fois. Que ce soit sur une planche quand un frère en conseillait un autre ( " tu as fait ta planche comme ça.. mais qui t'a demandé de faire ça ? "), que ce soit un frère qui souhaite en aider un autre ( " tu as voulu aider un frère, c'est louable, mais qui t'a demandé de faire ça ?"), ou bien lorsqu'une bévue a été faite en matière de "politique maçonnique" - entendons "relation entre frères" (exemple encore : " tu as envoyé ce mail à ce frère, mais qui t'a demandé de faire ça ?").

A chaque fois que j'entends cette phrase je ne peux m'empêcher de me demander :

Mais à quoi sert de poser une question aussi bête ?

Je m'explique.

Tout d'abord, il est ridicule de penser qu'en disant cette phrase, celui en face ne comprendra pas la mise en accusation. Une mise en accusation qui va plus loin que les simples mots, puisqu'elle sous-entend une entente éventuelle avec d'autres personnes dans le but de nuire... Et tant bien même elle ne signifierait pas cela, elle sous-tend exactement l'inverse, à savoir le fait que nous ne devrions rien faire sans en référer à une sorte d'autorité supérieure.

Mettons donc le côté que si l'on écoutait cette phrase, nous ne ferions plus rien de neuf, plus rien d'osé, plus rien d'innovant, mettons de côté également que grâce à cette phrase, la délation est élevée au rang de valeur qui mérite d'être défendue par une ferveur aveugle.

Une fois tout ceci de côté, interrogeons-nous sur ces réflexes de langage que nous employons en permanence et que nous copions sur nos ainés.

A titre personnel, je me souviens qu'étant jeune travailleur dans le monde profane, j'entendais souvent des anciens me dire lorsque je finissais mon travail à 18h : " Bon après-midi ! ". Ceci avec cet air de reproche que seul possède celui qui accuse l'autre de ne pas travailler autant que lui.

Combien de fois, ai-je entendu " bonnes vacances !" en prenant une après midi, alors même que j'avais fait sauter mon repos hebdomadaire....

Et un jour je me suis aperçu, que pour arrêter cela, il fallait soi-même placer l'autre devant son miroir.

Ainsi, lorsque l'on me disait " tu pars en repos ? " en finissant à 18h30, je répondais " nan.. pire ! je suis en congé jusqu'à demain ! Mais tu peux comprendre ça, t'es en RTT de 12h dans 1h ". Et les moqueries s'arrêtaient.

Pour faire cesser l'idiotie, j'avais poussé l'idiotie jusqu'au dégout....

Et je remarque qu'en parallèle de la franc-maçonnerie, lorsque l'on me dit " mais qui t'a demandé de faire ça ? ", le simple fait de répondre " et toi ? qui t'a demandé de me dire ça ? " rend souvent la conversation intéressante...